Une année exceptionnelle en tout point : d’abord par
l’exceptionnelle sécheresse qui caractérise cette année, avec seulement 100mm
d’eau de Janvier à Août. Ensuite, exceptionnelle par l’épisode de grêle qui
s’est produit le 14 Août sur Châteauneuf-du-Pape (le Clos du Caillou se situant
en bordure de la zone touchée, le vignoble a été plutôt bien épargné).
Exceptionnelle ensuite par la capacité de résistance de la vigne, qui malgré
ces conditions extrêmes, a su une nouvelle fois nous surprendre en produisant
des raisins d’une grande qualité.
Les pluies tardives du 15 Août ont été salvatrices et ont
permis de débloquer les maturités favorisant l’équilibre des jus et atténuant
le côté solaire.
Un millésime complexe dans la prise de décisions, qui les
emmena à prendre des risques et de faire le choix d’attendre.
Sols : Sols composés de sables et de safres (sables
compactés), sur le lieu-dit « Les Bédines », conférant au vin finesse et
souplesse.
Vinification : Vendanges manuelles avec tri à la vigne puis en cave.
Eraflage à 100%, puis co-fermentation en cuves béton par les levures indigènes.
Remontages et délestages sont effectués durant toute la macération du raisin
(38 jours).
Début des vendanges le 20 septembre.
Rendement de 25hl/ha
Age des vignes : 65 ans
Les vins du domaine
En 1956, Paul Pouizin, le grand-père de Sylvie, a acheté le Clos
du Caillou, qui était alors un domaine modeste avec seulement quelques vignes,
un peu de bois et un vieux corps de ferme. « À l’époque, il n’y avait rien de
ce qu’on connaît aujourd’hui », se rappelle Sylvie Vacheron, qui a repris le
domaine avec son mari, Jean-Denis Vacheron, en 1995. Au fil des années, avec
l'aide de son père, puis de son mari et aujourd'hui de Bruno Gaspard et de leur
équipe, le domaine a connu un véritable essor. Aujourd’hui, le Clos du Caillou
s'étend sur 56 hectares, dont 10 hectares en AOC Châteauneuf-du-Pape.
Cependant, le domaine aurait pu bénéficier d’une plus grande superficie en AOC,
mais en 1936, l’ancien propriétaire a refusé d’accueillir les experts chargés
de la procédure de classement. Résultat : les vignes à l’intérieur du domaine
ne furent pas inscrites dans l'aire d’appellation, et le Clos du Caillou reste
une enclave au sein de Châteauneuf-du-Pape, cultivé en Côtes-du-Rhône.
En 1995, Claude Pouizin, le père de Sylvie, pose un
ultimatum : « Si vous ne reprenez pas le domaine, je le vends ! » À ce
moment-là, Sylvie et son mari vivent en Loire, où Jean-Denis, issu d’une
famille de vignerons, gère le domaine Vacheron à Sancerre. « Nous avons décidé
de tenter l’aventure dans le Sud », explique Sylvie, « avec l’objectif de
développer les réseaux commerciaux. » Jean-Denis s’occupe du vignoble et des
vinifications, tandis que Sylvie s'implique activement dans les travaux
agricoles. En à peine six ans, le Clos du Caillou devient l’un des meilleurs
domaines de l’appellation. Mais après la tragédie de la perte de Jean-Denis
dans un accident de voiture en 2002, Sylvie pense tout abandonner. «
Heureusement, mes beaux-parents et les vignerons de Châteauneuf-du-Pape m'ont
encouragée à continuer », confie-t-elle. Elle rencontre alors Bruno Gaspard, un
vinificateur passionné qui va jouer un rôle clé dans la relance du domaine. Peu
à peu, le Clos reprend son envol et la famille Vacheron forme une équipe unie
et déterminée.
Aujourd'hui, la nouvelle génération entre en scène. Marilou
Vacheron, la fille de Sylvie, a rejoint l’équipe commerciale après une école de
commerce à Lille, tandis que son frère Axel se forme en viticulture en Suisse.
À 60 ans, le Clos du Caillou écrit une nouvelle page de son histoire, avec une
équipe prête à relever de nouveaux défis.